fiche de projet

Paratuberculose

Projet intitulé:

Vers un contrôle plus efficace et une meilleure compréhension de la paratuberculose bovine

Gilles Fecteau, Nathalie Bissonnette, Jean-Philippe Roy, Sébastien Buczinski, Vincent Wellemans, Julie Paré, Olivia Labrecque

Faits saillants

  • La paratuberculose est une maladie entérique contagieuse à développement insidieux causée par la bactérie intracellulaire Mycobacterium avium subspecies paratuberculosis (MAP). Elle est difficile à contrôler et des pertes économiques importantes sont associées à l’infection dans un troupeau.

 

Objectifs

 

Dans le cadre de cette étude, on vise:

  • 1) à faciliter l’identification des troupeaux atteints de la paratuberculose bovine en validant une méthode standardisée;
  • 2) à étudier le profil de marqueurs inflammatoires et génétiques associés à la paratuberculose bovine afin de mieux comprendre l’évolution de cette maladie incurable.

 

Résultats et bénéfices potentiels

  • Les deux sites le plus souvent identifiés (été-automne) comme positifs étaient les bottes (15% et 12.5%) et la fosse (9.5% et 10.4%). MAP a aussi été isolé de l’écureur (7%) en été et du groupe de vaches malades (16.7%) en automne. La combinaison des échantillons «fosse», «écureur», «groupe de vaches malades et maigres», semble la meilleure stratégie d’échantillonnage.
  • Parmi les troupeaux positifs confirmés par au moins un des tests (CFI, ENV ou ELISA), l’ENV a identifié correctement 53% des troupeaux (IC: 27% à 79%). Comparé à la CFI, l’ENV a identifié correctement 72% (IC: 43% à 90%) des troupeaux positifs. Ces résultats suggèrent que la technique de prélèvements de l’ENV a une performance semblable à celle des tests individuels pour identifier MAP. C’est un outil économique et non invasif.
  • Les cytokines IL-4, IL-10, IL-17, IFN-γ et l’ostéopontine associées aux différents types de réponse immunitaire (Th1, Th2, Th17) furent dosées. Les vaches positives à l’ELISA et excrétrices de MAP dans les fèces affichaient des concentrations plasmatiques similaires aux vaches saines sauf pour IFN-γ, IL-17 et d’ostéopontine. Ces observations révèlent la présence d’une réponse de type Th17 qui indique que ces vaches au stade sous-clinique présentent des marqueurs associés aux maladies inflammatoires chroniques.
  • L’infection de macrophages bovins confirme que MAP module l’expression génique vers ce type de réponse inflammatoire en favorisant le développement des lymphocytes T auxiliaires de type17 associés aux maladies chroniques. Pour déterminer l’influence systémique du sérum de vaches infectées par MAP sur les fonctions des cellules immunitaires, nous avons aussi réalisé des essais de prolifération lymphocytaire qui démontrent que ce sérum réduit la prolifération de 15% et suggèrent que la capacité des vaches infectées à maintenir une réponse immunitaire protectrice est affaiblie. On observe donc une nouvelle réponse immunitaire Th17 associée à un niveau élevé d’ostéopontine. De plus, une association génétique entre la prédisposition à l’infection causée par MAP et l’ostéopontine serait possible.
  • En utilisant la technique standardisée et les sites de l’ENV suggérés pour évaluer le statut d’un troupeau, les médecins vétérinaires et les producteurs pourront bénéficier à court terme d’un outil supplémentaire, économique et non invasif dans la lutte contre cette maladie. Ils pourront mettre en place de mesures pour réduire la transmission de la maladie à l’intérieur du troupeau et pourront également minimiser l’impact de la maladie sur la production laitière. Ceci passe par l’optimisation du diagnostic de cette maladie et l’application stricte de mesures préventives pour en diminuer la prévalence.
  • Une meilleure compréhension de l’inflammation chronique pourrait aider à développer des outils diagnostiques complémentaires. Nos résultats suggèrent une dérégulation de la réponse immunitaire qui sévit déjà au stade sous-clinique. Une investigation plus poussée des facteurs pouvant servir de marqueurs diagnostiques serait nécessaire. De plus, la présence de variations génétiques associées à la maladie suggère que certaines formes du gène de l’ostéopontine prédisposeraient à l’infection causée par MAP.

 

Professionnels formés

  • Doctorat (1): Juan Carlos Arango Sabogal, Université de Montréal
  • Maîtrise (3): Pier-Luc Dudemaine, Olivier Ariel et David Fock-Chow-Tho, Université de Sherbrooke

 

Partenaires financiers

Entente de collaboration pour l’innovation en production et transformation laitières (ECI2008-2014):

  • Agriculture et Agroalimentaire Canada
  • Fonds de recherche du Québec– Nature et technologies
  • Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec
  • Novalait inc.

 

Article : Détecter la paratuberculose à partir de l’environnement