Grâce à un investissement de Novalait et de ses partenaires, la chercheure Caroline Halde de l’Université Laval a démarré un nouveau projet de recherche en production laitière portant sur l’évaluation de cultivars de luzerne plus digestibles pour les fermes laitières du Québec. Le projet comportait trois volets :
- Évaluer différents cultivars de luzerne plus digestibles sous les conditions bioclimatiques du Québec pour comparer leur rendement, leur valeur nutritive et leur persistance.
- Évaluer l’impact de l’utilisation d’une luzerne plus digestible sur les performances des vaches laitières.
- Évaluer les impacts économiques de l’utilisation de cette luzerne sur les fermes laitières du Québec.
Efficacité alimentaire : quel impact sur la production laitière?
Augmenter l’efficacité alimentaire figure parmi les priorités de recherche de Novalait. La sélection de ce projet de recherche sur les luzernes plus digestibles s’inscrit dans les moyens pour relever ce défi. L’amélioration de la digestibilité de la luzerne augmente son contenu énergétique et prolonge potentiellement la période de récoltes sans affecter la valeur nutritive. L’objectif du projet était donc de tester les performances de cultivars plus digestibles au champ et dans l’alimentation des vaches.

Au total huit cultivars ont été testés pendant trois ans dans des parcelles expérimentales, ce qui représente 1600 échantillons de luzerne récoltés à deux stades : début bouton et 10% floraison. Les cultivars à digestibilité accrue étaient issus de la sélection conventionnelle ou génétiquement modifiés (GM). Les luzernes GM se sont révélées plus digestibles que les témoins après la première année de production.
Les cultivars de luzerne GM à teneur réduite en lignine peuvent ainsi accroitre la digestibilité de la ration fourragère. Elles peuvent également permettre de reporter la récolte de quelques jours, tout en conservant la même digestibilité.
Il est possible de réduire l’apport en protéines métabolisables sans avoir d’effets négatifs sur la performance des vaches laitières.
Dans un second projet qui n’impliquait pas de luzerne GM, l’équipe de recherche a également mesuré l’impact d’une réduction des apports en protéines métabolisables chez des vaches alimentées d’une ration riche en luzerne et équilibrée pour trois principaux acides aminés : l’histidine, la lysine et la méthionine. Au total, huit vaches ont reçu différentes rations pendant quatre périodes de 21 jours. Les résultats sont prometteurs; la prise alimentaire et la production laitière corrigée étaient équivalentes malgré la baisse des apports de protéines lorsque l’énergie de la ration était maintenue à un niveau adéquat. Il est donc possible de réduire l’apport en protéines métabolisables sans avoir d’effet négatif sur la performance des vaches laitières, à condition de combler ses besoins en énergie et en acides aminés essentiels. Cette stratégie alimentaire permet d’améliorer l’efficacité d’utilisation de l’azote tout en maintenant la production des composantes du lait et en diminuant l’excrétion azotée. L’analyse technico-économique démontrera s’il est rentable d’utiliser ce type de luzerne. Ces nouvelles connaissances viendront éclairer les choix des producteurs laitiers.