fiche de projet

Comment les mécanismes moléculaires influencent-ils la fertilité chez les vaches laitières en lactation avec acidose subclinique

Projet intitulé:

Déchiffrer les mécanismes moléculaires de l’infertilité chez les vaches laitières en lactation avec acidose subclinique

Raj Duggavathi, Débora Santschi

Faits saillants

  • L’acétonémie – notamment l’acétonémie subclinique – est un grave trouble métabolique. Il affecte les vaches en lactation et il compromet fortement la santé et le rendement de reproduction.
  • L’infertilité étant la principale cause de réforme des vaches canadiennes en lactation, il est important de bien comprendre l’acétonémie et son impact sur la reproduction.
  • Nous nous sommes proposé d’éclaircir les mécanismes moléculaires de l’acétonémie subclinique ainsi que son impact sur la fertilité des Holstein en lactation.
  • Les résultats nous aideront à mettre au point des stratégies thérapeutiques et de gestion du rendement de reproduction des vaches en lactation.
  • Nous étudions les taux de BHB dans le lait et les indicateurs de rendement de reproduction recueillis sur plus de 30 000 bovins.

Objectifs

Sachant que l’acétonémie clinique et subclinique influe négativement sur le rendement de reproduction des vaches en lactation, les objectifs de notre étude sont les suivants :

  • Analyser les données afin de classer les différents types d’acétonémie en fonction de la concentration du lait en BHB et de son taux d’accroissement.
  • Comparer les indicateurs de rendement de reproduction des vaches atteintes d’acétonémie et des vaches saines.

Résultats et bénéfices potentiels

Ces 15 derniers mois, nous avons étudié le rendement de reproduction de vaches dont le lait présentait un taux de BHB pouvant indiquer une acétonémie clinique ou subclinique. Les données de Lactanet et du RLC (Réseau laitier canadien) que nous avons utilisées concernaient plus de 30 000 vaches. Nous avons classé les types d’acétonémie en fonction de la concentration du lait en BHB et de son taux d’accroissement. Les résultats préliminaires établissent la prévalence de l’acétonémie clinique ou subclinique à environ 27 % au cours des 42 premiers jours de lactation. Comme nous nous y attendions, la prévalence de l’acétonémie de type 2, qui s’observe lors des deux premières semaines de lactation, était de trois fois supérieure à celle de l’acétonémie de type 1, qui survient entre la troisième et la sixième semaine avec une prévalence de 6 % – non négligeable, puisque cela représente environ 1 800 des bovins étudiés, d’où l’importance de surveiller la présence d’acétonémie clinique ou subclinique pendant les six premières semaines. L’acétonémie subclinique de type 2, plus courante que l’acétonémie clinique de même type, doit être surveillée elle aussi à l’aide du taux de BHB dans le lait.

À présent, nous analysons l’impact des différents types d’acétonémie sur le rendement de reproduction des vaches touchées, par comparaison avec les vaches saines. Voici les paramètres à analyser : 1) nombre de jours écoulés entre le vêlage et la première intervention; 2) nombre de jours écoulés entre la première intervention consécutive au vêlage et la conception; 3) nombre de jours écoulés entre le vêlage et l’intervention ayant entraîné une conception; 4) nombre de jours écoulés entre deux vêlages consécutifs.

Aspects novateurs

  • Catégorisation systématique des types d’acétonémie, pour étude de leurs impacts respectifs sur les performances de reproduction des vaches en lactation.
  • Les taux de BHB dans le lait et les indicateurs de performance de reproduction proviennent d’une base de données Lactanet portant sur plus de 30 000 bovins.

Professionnel formé

  • M. Teshome Alemu, doctorant spécialisé en analyse des données et en reproduction bovine, a obtenu une bourse pour les trois premières années de ses études de doctorat.
  • La docteure Ejimedo Madogwe est une experte en bio-informatique et en analytique des données massives. Elle a obtenu une bourse de recherche postdoctorale pour l’exercice 2021-2022 et son financement provient en partie du projet décrit ici.

Pour en savoir plus

Le projet n’est pas terminé. Les résultats seront publiés lors de conférences internationales (celle de la Société canadienne de science animale, par exemple) et dans un article scientifique publié dans des revues reconnues telles que le Journal of Dairy Science et Theriogenology. Ils donneront également lieu à des exposés dans le cadre d’autres événements (le Forum Techno Novalait, par exemple).

Partenaires financiers

Appel de projets spécial en production et transformation laitières (2016-2021);

  • Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canda
  • Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels au Québec
  • Novalait

Budget total : 343 645 $