Maximiser le confort des vaches en stabulation entravée pour augmenter leur bien-être : c’était la mission de la chaire sur la vie durable des bovins laitiers, dirigée par la chercheure Elsa Vasseur à l’Université McGill. Sa réussite repose notamment sur la richesse des échanges entre l’équipe de recherche et les producteurs de lait, qui ont bénéficié de résultats significatifs et précurseurs. L’équipe de recherche a réalisé plusieurs découvertes sur la longévité des vaches, leur profitabilité et les relations entre le bien-être, la longévité et la rentabilité de la ferme.
Un bon départ pourrait constituer la clé de la longévité
La longévité est un aspect clé de la durabilité de l’industrie laitière. Plus les vaches demeurent productives au sein du troupeau, plus le troupeau est rentable. L’équipe de recherche a évalué l’impact des indicateurs de début de vie sur la longévité des génisses de race Holstein dans les troupeaux québécois. Les résultats ont démontré qu’une petite taille à la naissance, des complications au vêlage et une gestation gémellaire augmentaient les risques de réforme hâtive durant la vie productive de la vache. Ces informations offrent de nouvelles perspectives pour la sélection anticipée des candidates pour le remplacement.
Identifier l’état de bien-être des troupeaux
Le bien-être animal fait également partie intégrante de la durabilité de l’industrie laitière. Une étude a été menée afin de déterminer le profil de l’état de bien-être de troupeaux laitiers québécois grâce à des données du programme ProAction recueillies sur près de 2700 fermes entre 2016 et 2019. Cinq profils uniques du bien-être du troupeau ont été établis. Le profil présentant le meilleur état de bien-être global affichait aussi la longévité, la profitabilité et la productivité les plus élevées.
Faire bouger les vaches
Fournir aux vaches un accès à une aire d’exercice, qu’est-ce que ça veut dire en pratique? Une série d’expériences menées en stabulation entravée ont montré que lorsqu’on fournit une aire d’exercice extérieure ou intérieure et sans égard à sa taille, les vaches vont davantage marcher mais pas tant – les vaches ne s’entraînent pas! L ’accès à une aire d’exercice a amélioré la capacité des vaches à marcher et la facilité des producteurs à les manipuler. Le projet a aussi démontré que l’accès à l’extérieur pouvait se faire en toute saison, sans affecter le confort thermique des animaux. Les prochaines initiatives viseront à quantifier la fréquence et la durée adéquate d’accès à l’exercice afin de maximiser les bénéfices pour les vaches tout en proposant des pratiques pour faciliter la régie des sorties.
Travailler avec les producteurs à chaque étape du processus de recherche a été très enrichissant pour moi comme chercheure au cours des 6 années de la chaire. Il y a eu beaucoup de rétroactions entre tous les partenaires et cela a généré des résultats encore plus pertinents. Cela mène aussi à des applications plus rapides sur le plancher des vaches.
Elsa Vasseur
Titulaire de la Chaire sur la vie durable des bovins laitiers
Université McGill
