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Nouveaux investissements en recherche

Novalait et le Consortium de recherche et d’innovation en bioprocédés industriels au Québec (CRIBIQ) font équipe pour financer des projets de recherche répondant aux priorités établies par les producteurs et les transformateurs laitiers.  Voici la récolte du 2e appel de propositions : des initiatives prometteuses !

Des vitamines après le vêlage : un moyen d’accroître la fertilité des vaches ?Après avoir mis bas, les vaches laitières sont moins fertiles pour une période allant jusqu’à trois mois, surtout chez les grandes productrices. À quoi est-ce dû ? Il se pourrait qu’une carence en vitamines A et D nuise à la fécondation. Les troupeaux sortent rarement au printemps pour s’alimenter de pâturages riches en vitamines A et D, une situation reconnue pour affecter la fertilité. Selon des études antérieures, un manque de ces deux substances peut contribuer à un déficit énergétique, et les gènes qui dépendent de la vitamine A s’expriment de façon anormale 60 jours après la mise bas. Dans cette nouvelle recherche, l’équipe du professeur Marc-André Sirard vérifiera si les vaches sont plus facilement fécondées quand elles prennent un supplément de vitamines A et D entre le 50e et le 90e jour suivant le vêlage. Elle soumettra 48 vaches à un bilan sanguin pour établir leur profil énergétique, à la prise d’un complément vitaminique, puis à une insémination. L’apport en vitamines de ce type a déjà été étudié, mais jamais durant cette période-clé du cycle de reproduction. L’hypothèse est que l’ovaire ressent l'effet de la saison et qu’un supplément ciblé de vitamines A et D pourrait reproduire l’arrivée au pâturage frais (vit A) au printemps (vit D) et influencer la fertilité.
Accroître l’écoefficience par la concentration des fluides laitiersFiltrer le lait pour en extraire l’eau et en concentrer les protéines est une méthode répandue en technologie laitière. Elle permet de fabriquer une foule d’aliments, en plus de rendre la transformation plus écoefficiente. Pour ce faire, on recourt aux procédés dits « baromembranaires », dont l’osmose inverse et l’ultrafiltration, qui suscitent un intérêt grandissant. On obtient ainsi un riche concentré de protéines, ainsi qu’un sous-produit liquide, le perméat. Le résidu de l’osmose inverse présente une composition très proche de l’eau et pourrait servir en usine pour réduire la consommation d’eau potable alors que le perméat de l’ultrafiltration contient du lactose et des sels minéraux qui compliquent son utilisation. Cette recherche, dirigée par le professeur Yves Pouliot, mesurera les gains obtenus en matière d’écoefficience par l’application de ces nouvelles pratiques de transformation fromagère et de valorisation du lactosérum en contexte industriel. Elle s’appuiera sur les connaissances et le logiciel de simulation récemment développé par la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Novalait en efficience des procédés de transformation du lait. Les résultats permettront une première évaluation du potentiel d’utilisation du perméat obtenu par ultrafiltration à l’échelle des fermes laitières.
Rentabiliser l’alimentation des vaches en optimisant les protéines Les protéines constituent l’ingrédient le plus cher des rations servies aux vaches laitières. Elles représentent 42 % des coûts d’alimentation. Or, plus de 70 % de cet investissement est excrété par les animaux sans servir directement à la production de lait ! Les déjections contiennent en effet beaucoup d’azote, le composant de base des acides aminés qui forment les protéines. Une ration offrant un meilleur équilibre en acides aminés permettrait de réduire l’ingestion d’azote, ce qui abaisserait les coûts d’alimentation sans nuire au rendement laitier. Dans ce projet, le chercheur Cristiano Côrtes compte démontrer qu’il est rentable d’offrir aux vaches une diète plus équilibrée à cet égard. Après avoir étudié les pratiques en vigueur dans 12 fermes commerciales équipées de robots d’alimentation, il y testera une ration optimisée en azote par rapport à une ration témoin. L’exercice devrait permettre de développer des stratégies alimentaires applicables dans la réalité des fermes laitières.
Identifier les cultures bioprotectrices qui allongent la conservation des produits laitiers Qui n’a jamais retrouvé au fond de son réfrigérateur un pot de yogourt constellé de taches bleu-vert, juste bon pour la poubelle ? Les produits laitiers ont une durée de conservation limitée en raison des microorganismes indésirables qui finissent par s’y développer, altérant leur saveur. C’est le cas du yogourt, du lait pasteurisé et du fromage râpé, entre autres. Or, il pourrait être possible de contrôler la croissance de ces microorganismes à l’aide de cultures bioprotectrices. Ces dernières produisent des composés antimicrobiens naturels qui peuvent retarder l’apparition de bactéries, levures et moisissures, ou encore empêcher la formation de composés malodorants, ce qui permet aux aliments de se conserver plus longtemps. La professeure Marie Filteau entame une recherche pour comprendre comment diverses cultures bioprotectrices interagissent avec des microorganismes néfastes, en appliquant à grande échelle de nouvelles méthodes d’analyse systématique. À terme, son équipe pourra élaborer des mélanges de cultures bioprotectrices adaptés à certains produits laitiers afin d’en augmenter la durée de vie, contribuant ainsi à réduire le gaspillage alimentaire.