Des vitamines après le vêlage : un moyen d’accroître la fertilité des vaches ?
Projet intitulé:
Traitement ciblé de l'infertilité post-partum chez la vache laitière
Marc-André Sirard, Rachel GervaisFaits saillants
- Un des enjeux majeurs en production laitière est lié au fait que les vaches ont une fertilité réduite particulièrement dans les 2-3 mois qui suivent la parturition et souvent chez les fortes productrices.
- De nouvelles données scientifiques obtenues au cours des dernières années permettent de croire que l’ovaire de la vache laitière en condition post-partum est sensible à la quantité d’énergie disponible. On dénote une réponse anormale au jour 60 particu- lièrement pour les gènes qui dépendent de la vitamine A.
- Dans une seconde étude, 48 vaches au jour 60 ont été classées en fonction de leur déficit métabolique en utilisant les taux de BHB sanguins pour une analyse transcrip- tomique complète de leur follicule dominant. Cette analyse a démontré une déficience fonctionnelle en vitamine A ainsi qu’en vitamine D.
- Comme les 2 vitamines sont excrétées dans le lait et que les hautes productrices en perdent encore plus, il est logique de penser que la carence peut être sous-clinique et que les besoins physiologiques peuvent être plus grands durant cette période.
- De plus, ce ne sont pas tous les troupeaux qui sortent au pâturage (herbe fraiche) et cette situation est reconnue pour affecter la fertilité.
- L’objectif du projet est de tester l’ajout de vitamines A et D entre les jours 50 et 90 post-partum dans des conditions représentatives des fermes laitières québécoises.
- L’hypothèse est que l’ovaire ressent l’effet de la saison et qu’un supplément ciblé de vitamines A et D pourrait reproduire l’arrivée au pâturage frais (vit A) au printemps (vit D) et influencer la fertilité.
Objectifs
L’objectif principal de ce projet est de tester l’ajout de vitamines A et D entre les jours 50 et 90 post- partum dans des conditions représentatives des fermes laitières québécoises.
Plus précisément les objectifs spécifiques sont :
1) Déterminer si le supplément vitaminique corrige la réponse ovarienne en analysant les cellules de follicules dominant de vaches traitées et non trai- tées et selon le niveau de BHB (haut ou bas);
2) Déterminer si le supplément vitaminique amé- liore les paramètres de fertilité des vaches qui présentent un BHB élevé au début de la période d’insémination.
Résultats et bénéfices potentiels
Ce projet propose de classifier 48 vaches au jour 50 selon leur profile énergétique par la mesure du BHB sanguin à la ferme et d’amorcer la supplémen- tation pour la moitié des animaux (n=24) dont 12 ayant un BHB supérieur à 0,8 et de garder la seconde moitié (n=24) des animaux sera non traitée afin de valider l’effet thérapeutique des vitamines. Pour mesurer la réponse au traitement, 24 vaches (6 par groupe) subiront une aspiration du follicule dominant permettant de démontrer la correction du profil d’expression de gènes par la supplémentation supraphysiologique de vitamines. Afin de bien comprendre l’effet thérapeutique, un profil d’acides gras sera effectué sur les liqueurs folliculaires ainsi qu’une analyse de vit A (retinol). De plus, tous les animaux seront suivis et inséminés afin d’obtenir des résultats préliminaires sur l’efficacité du traitement sur la fertilité avant de tenter de reproduire ce traitement à l’échelle commerciale. L’hypothèse est que l’ovaire ressent l’effet de la saison et qu’un supplément ciblé de vitamines A et D pourrait reproduire l’arrivée au pâturage frais (vit A) au printemps (vit D) et influencer la fertilité.
Aspects novateurs
- Utilisation d’outils génomiques pour comprendre la réponse ovarienne au stress métabolique post-partum.
- Solution personnalisée à chaque animal permettant de maximiser l’effet des vitamines en traitant seulement les animaux qui en ont besoin au moment où ils en ont besoin.
- Potentiellement plus fonctionnel et acceptable que l’induction médicale des chaleurs.
Professionnel formé
Une étudiante à la maitrise a été recrutée en 2019, il s’agit de Martine Boulet, finissante en agronomie.
Pour en savoir plus
Les résultats de recherche seront rapidement transférables aux producteurs laitiers. Un article sera rédigé pour la revue Le producteur de lait québécois. De plus, une présentation pourra être proposé lors du Symposium des bovins laitiers du CRAAQ. D’autres activités de communication (articles et conférences) sont prévues pour les utilisateurs en collaboration; Novalait, Lactanet, etc. Une présentation au Forum Techno Novalait sera aussi faite.
Partenaires financiers
Appel de projets spécial en production et transformation laitières (2016-2021) :
- Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG)
- Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels au Québec (CRIBIQ)
- Novalait
Budget total : 186 311$